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Matinée "ciné-conférence" sur le castor

 

La salle des vignes était bien remplie ce samedi 18 janvier 2025 pour cet évènement dédié au castor d’Europe.

 

 

Après un petit temps convivial « accueil-café » nous avons commencé par la projection du documentaire de France TV: « Castor, la force de la nature » retraçant le parcours d’un jeune castor né au bord du lac d’Annecy.

 

Ce film est formidablement illustré notamment avec des prises de vues sous l’eau de très grande qualité et il constituait une belle introduction à la conférence qui a suivi.

 

Raphaël Quesada, expert naturaliste et directeur de Lo Parvi nous  a ensuite présenté sa conférence « Sur la piste du castor d’Europe », qui nous a permis d’approfondir le premier aperçu fourni par le documentaire.

 

 

Le Castor d’Europe (Castor fiber) : présentation

 

Le castor, autrefois appelé bièvre en vieux français, est le plus gros rongeur d’Europe, à la fois aquatique et terrestre. Il peut vivre jusqu’à 10 ans, peser jusqu’à 35 kgs et mesurer jusqu’à 90 cm (sans la queue). Il est doté d’une queue plate et large en forme de raquette et recouverte d’écailles.

 

Il ne faut pas le confondre avec le ragondin plus petit : 60cm, 5 à 6 kgs, queue fine, museau carré et moustaches blanches.

 

Le castor vit dans des terriers-huttes aménagés sur les berges des rivières, avec une entrée sous l’eau surplombée d’une chambre d’habitation construite  à l’aide de branchages, de terre et de pierres.

 

C’est là qu’il élève ses petits au nombre de 1 à 4 par an après une gestation de 3 à 4 mois.

 

Le régime alimentaire du castor est exclusivement végétarien.

 

 

Le castor dans l’histoire

 

Au XI ème siècle l’espèce est présente partout en Europe, mais au fil du temps le castor est victime de son exploitation par l’homme jusqu’à sa quasi extinction, pour sa fourrure, sa viande et son castoréum, sécrétion huileuse et parfumée produite par des glandes proches de l’anus et utilisée en cosmétologie.

 

Au début du XXème siècle il n’est pus présent qu’en Camargue dans le delta du Rhône.

 

Depuis 1968 le castor bénéficie en France du statut d’espèce protégée, ce qui signifie que sa destruction ou la destruction de son habitat est passible de 2 ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende.

 

 

Les barrages et leurs précieuses contributions pour l’environnement : « l’effet castor »

 

Le castor est bien connu pour la construction de barrages en travers des cours d’eau.

 

Ceux-ci lui permettent de maintenir l’entrée de son terrier sous l’eau  et aussi de créer des zones humides en amont, favorables au développement des espèces végétales nécessaires à son alimentation.

 

Sa technique de construction en branchages, terre et pierres, est particulièrement efficace pour résister au courant sans l’interrompre complètement et ainsi permettre le passage des poissons.

 

Mais aussi les barrages des castors permettent de soutenir les rivières en période d’étiage en constituant de vastes zones humides en amont, véritable nappes d’étiage, qui accueillent à leur tour tout un cortège de biodiversité : amphibiens, oiseaux, odonates, insectes, mammifères… et toute la flore des milieux humides.

 

Et enfin les barrages des castors constituent de véritables « zones tampons » qui élargissent le lit de la rivière et créent des ramifications sur le cours d’eau.

 

En cas de crues ces zones tampons ralentissent les pics des crues et leurs effets destructeurs sur les rivières et les berges.

 

A présent le castor inspire à l’homme de nouvelles techniques dites « d’imitation », qui sont expérimentées entre autres dans la Drôme, pour tenter de restaurer certaines rivières en rechargeant la nappe alluviale pour retrouver un pouvoir de captation de l’eau, ce qui donnera un territoire plus résistant aux sécheresses et aux crues.

 

 

Le castor bientôt au Grand Albert ?

 

Après sa réintroduction sur le Rhône, le castor s’est dispersé et a recolonisé les forêts de Bonnevaux et des Chambarans. Nous l’attendons logiquement au Grand Albert.

 

Lors des travaux de restauration menés en 2022 par la Ligue pour la Protection des oiseaux, un îlot a été spécialement aménagé pour accueillir des familles de castor et éviter ainsi qu’elles ne s’établissent sur la grande digne, elle-même protégée par une grillage.

 

Quelques traces de la présence du castor au bord du Grand Albert ont d’ores et déjà été observées mais il n’y a pas encore de terriers ni de huttes qui pourraient attester de son installation.

Nous l'attendons avec impatience !

 

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